Chapitre 6 : Un passé éprouvant

La prison, loin derrière elles, le temps n’était plus au combat mais au repos.
La fatigue commençait à se lire sur le visage des filles. Une retraite pour la nuit venait d’être décidée.
Cependant, ce n’est pas de cette oreille que l’Etat d’Herekore l’entend ait. Alors que la voiture roulait à toute allure dans les rues désertes, un homme se dressait, seul, en plein milieu de la route.
Un homme massif à la longue barbe et avec une cicatrice sur son œil droit. Sur son bras droit, un lance-roquette, tandis que sur son bras gauche était attaché une mitrailleuse lourde dont les munitions entouraient le corps de l’individu.
Ryofu qui conduisait hurla :
« - C’est qui celui-là ?!
- On s’en fiche, tourne ! Répondit Saeko en hurlant »
Sur le siège passager, Kan’u demeurait tétanisé. Son teint était devenu d’un blanc si pâle qu’elle s’accordait avec les murs de la cité de lumière.
L’homme, quant à lui, fumait son cigare tout en pointant le lance-roquette dans la direction de la voiture des protagonistes. La voiture tourna mais il était trop tard, le missile était déjà partit. L’explosion eu lieu sous le dessous de la voiture, expulsant les passagères de la voiture.
Le responsable ne prit pas la peine de regarde si la vie émanait ou non de leurs corps et partit tranquillement à pied dans la direction opposée, sans se retourner.
Quelques minutes passèrent après l’explosion. Les filles reprirent peu à peu connaissance ainsi que leurs esprits. Kan’u, elle, était assise sur les décombres de la voiture, tétanisée. Knightwalker lui mis la main sur l’épaule tout en lui disant :
« - Il faut partir, nous sommes trop exposées et nous devons nous reposer.»
Kan’u se leva et suivit le pas de ses acolytes, tout en restant à l’écart.
Elles arrivèrent à l’endroit où le pont avait explosé et décidèrent d’utiliser les décombres comme abris, dans une forme de cavité que l’éboulement avait créé.
Les regards ne quittaient pas celui de Kan’u qui demeurait toujours sous le choc :
« - Tu comptes nous raconter ou on doit deviner ? fit Yagyu tout en nettoyant ses sabres.
- Ca ne te ressembles pas de rester dans un tel état, surtout après avoir vu une simple personne, lui rétorqua Ryofu.
- C’était … mon beau-père dit Kan’u tout en relevant la tête. »
La surprise fut au rendez-vous.
Le beau-père de Kan’u, l’homme qui avait été la cause de tant de souffrance durant sa jeunesse.
Il y a de cela 7 ans, alors qu’elle été âgé de 14ans, la mère de Kan’u décéda. Aucune séquelle sur son visage, aucun problème de santé n’en était cependant la cause, mais le résultat était le même. Une fois que les médecins furent sur place afin de constater son décès et d’examiner le corps de la défunte, son beau-père, quant à lui, se tenait debout accoudé à la porte. Kan’u et sa petite sœur Shiryuu se précipitèrent pour voir une dernière fois leur mère, recouverte d’un drap qu’elle tira par inadvertance, révélant le visage de sa mère, pure et sans séquelle. Kan’u se retourna vers sa sœur et aperçu le sourire naissant sur le visage de l’homme accoudé à la porte.
Lors de l’enterrement, une scène extravagante se passa sous les yeux de Kan’u. Son beau-père, pelle en main, recouvrit le cercueil de terre.
Après cet enterrement, l’homme reçu une lettre. Le testament de sa femme qui, contre ses attentes, léguais tous ses biens à ses 2 filles, Kan’u et Shiryuu. La haine se lisait à présent sur son visage. D’un revers du bras, il débarrassa le bureau sur lequel il était assis puis saisit une bouteille de Whisky. Il en vida le contenu, puis une autre et encore une autre.
Pendant ce temps, Kan’u était dans la chambre de sa sœur qui peinait à trouver le sommeil. Après l’avoir rassuré, elle quitta la chambre et vit son beau-père, bras posé sur les murs de l’étroit couloir. D’habitude très élégant, il était là, cravate défaite, gants noirs et manches retroussées. Kan’u comprit que le danger s’approchait. Elle passa dans sa chambre, située en face de celle de sa sœur. Cependant, le bras de l’homme venait s’interposer, l’empêchant ainsi de fermer la porte. D’un mouvement désespéré, elle griffa son œil droit qui dépassait. L’homme devint fou de rage et poussa d’un coup net sa porte qui s’ouvrit et projeta Kan’u à terre. En s’avançant peu à peu d’elle, il vit que son regard ne lui était pas destiné, mais qu’il montrait la porte d’en face, ouverte, où le visage de Shiryuu, pétrifiée, se mêlait à l’obscurité du couloir. L’homme regarda Kan’u et se retourna, fermant la porte de Kan’u à clé. L’homme se dirigea vers la chambre de la petite fille qui fuyait et partit se cacher dans son placard où les clés étaient restées sur la porte qu’elle ferma. Kan’u regarda la scène par le trou de la serrure. Voyant l’homme refermer la porte de la chambre, elle réagit instinctivement, ouvrit la fenêtre et passa par celle-ci en longeant la gouttière.
Elle passa par la porte d’entrée, ramassa un poignard qui traînait sur la table et remonta dans ce sombre et étroit couloir où le silence avait cédé aux cris de souffrance de sa sœur. L’homme était entré et avait commencé sa vengeance en frappant la petite d’un coup de pied au visage. Kan’u pointa le poignard sous le cou de l’homme, le faisant reculé. Lorsqu’elle vit le visage de sa sœur ensanglantée, elle lâcha le poignard pour se jeter sur sa sœur et la prendre dans ses bras. Elle était encore vivante, ses cheveux volaient au rythme de sa respiration.
Cependant, l’homme saisit le poignard et se redressa. Kan’u se retourna et se dressa face à lui. Il lança le poignard dans la direction de Kan’u qui la frôla. Kan’u se retourna et vit sa sœur le poignard planté dans sa poitrine. Elle se précipita et retira le poignard ensanglanté. La respiration de sa sœur avait cessé, tout comme les battements de son cœur. Kan’u se redressa, en larme et prit la fuite de la maison qui était autrefois la sienne.
L’homme appela les autorités, expliquant que la jeune fille avait tué sa propre sœur avec un poignard où ses empreintes figuraient et qu’elle avait pris la fuite. Les autorités partirent à sa recherche et la retrouvèrent sur la tombe de sa mère.
Kan’u fut condamner à une vingtaine d’années de prison. Et pas dans n’importe quelle prison : celle de Tormantem. Elle y passa 3ans avant de s’évader par les mêmes conduits qu’elles avaient utilisés pour sauver Hattori.
« - Voilà… Vous savez tout, fit Kan’u d’un air apaisé.
- C’est pour cela que tu connaissais si bien cette prison, rétorqua Ryofu surprise. »
Kan’u lui répondit par un timide sourire.
Après un rapide échange et une promesse, celle de tuer cet homme et de venger sa sœur, les filles plongèrent dans un profond sommeil.
Ce sommeil se termina à l’apparition des premiers rayons de soleil. Reposées, elles partirent immédiatement rejoindre la voiture la plus proche et prirent la route afin de retrouver cet homme, Dâxh le beau-père de Kan’u.